Je ne suis ni essayeur ni pilote ni millionnaire (à peu près par ordre
alphabétique) mais j’ai eu l’occasion de me glisser dans le baquet d’une Honda
NSX… Piloter une Supercar l’espace d’un instant sur les routes sinueuses du
Béarn, c’est un joli moment dont j’ai dégusté chaque seconde. Autant vous
l’avouez tout de suite, j’ai tout juste rouloté sur des routes grasses et
détrempées… La région est verte, c’est bien connu et, à la mi-décembre, on ne
s’attend pas à avoir besoin de lunettes de soleil.
New Sportcar Experimental
Sur le papier, elle est impressionnante avec un V6 biturbo
de près de 3,5 l et ses trois moteurs électriques développant un total de 581 ch et
65,7 mkg de couple ! Un peu plus de 300 km/h et des freins carbone pour
arrêter les 1773 kg (à vide) de la bête finissent de décrire la bestiole. Ça
impressionne… Enfin, ça m’impressionne car mon coéquipier m’a montré qu’on
pouvait envoyer du lourd sur ces « petites » routes qui tournent. A
cet instant, la Honda gronde et le décor s’accélère à la façon des images d’une
caméra embarquée.
Time capsule
Je ne sais pas si nous avons suivi le roadbook à la lettre
mais, à un moment, nous sommes passés devant un vieux garage aux couleurs
préservées. Ça me rassure de me dire qu’une station-service Elf avec ses pompes
à essence (à l’époque, la pompe à gas-oil était placée au bout de la station)
ait pu résister au monde global et glyphosphaté que l’on affronte au quotidien.
Bonne pâte, la NSX a effectué un demi-tour et a posé dans ce magnifique décor. Joliment
dessinée par Michelle
Christensen, la NSX a assumé son rôle de diva, sous un épais crachin. Je serais
bien resté plus longtemps pour explorer chaque recoin de ce vieux garage mais
nous avions rendez-vous au sommet du col d'Osquich pour rendre la NSX…
Avec la bénédiction de Soïchiro
Il faut bien la rendre et lui trouver quelques défauts. Je
cracherai dans la soupe en osant dire que je trouve l’intérieur un peu trop
« américain », que j’aurais aimé entendre l’échappement crépiter
à la deccélération comme celui une Ferrari, que j’aurais préféré avoir une NSX orange comme une Lambo.
Et puis, je me suis rappelé que c’était une Honda… Cela
signifie que les ingénieurs sont payés pour concevoir une machine performante et efficace utilisant le meilleur de la technologie « maison ».
Finalement, la NSX est répond à ce cahier des charges sans utiliser
d’artifices gratuits à la manière d’une Italienne exubérante ! J'ai alors imaginé le sourire de Soïchiro Honda, évaluant le travail de ses troupes.
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